Oh pas vraiment un coup de gueule, mais juste, je trouve ça hallucinant, énervant, alors je vous en parle ! C'est quoi ça ? Ce sont les parents qui confondent activité sportive avec entraînement pour les J.O !
C'est le début d'année, les enfants veulent faire tel ou tel sport, les parents les inscrivent, au moins aussi enthousiastes que leur progéniture, c'est bien, c'est sain le sport. Oui mais là où ça se gâte, c'est quand les parents commencent à "conditionner" leur enfant, à tracer sa voie sur X années. Pire encore, quand les profs acceptent que les parents assistent au cours.
Je m'étais déjà fait cette réflexion l'an dernier, quand Lucile a commencé la danse. Spontanément, après le cours (où l'on n'assistait pas, enfin juste 5 minutes à travers la vitre semi-opaque !), je demandais à Lucile si elle s'était bien amusée, qu'est-ce qu'elle avait fait de beau, et c'est la miss qui me racontait ou me montrait ce qu'elle voulait. Là où j'hallucinais, c'était d'entendre les mères dirent (pas au bout de quelques minutes de conversation, non, tout de suite après le cours): "Tu t'es tenue bien droite ?" ou "Tu as bien écouté ?" ou pire encore "Pourquoi tu as sauté à droite alors que tous les enfants allaient à gauche ? tu connais ta droite et ta gauche quand même !" Gloups... Sympas les retrouvailles avec maman ! Ca me faisait un peu de peine pour ces gamines (âgées de 4 à 6 ans...), parce qu'on était encore loin de l'Opéra de Paris quand même ! Quelle pression pour quelques petits pas menés !!!
Bref, Lucile a passé une bonne année, s'est éclatée au spectacle, mais cette année, elle voulait faire du poney aussi. Et à plusieurs niveaux, c'était juste pas possible de continuer la danse et de commencer le poney. Finalement elle a choisi le poney. Samedi 14 septembre, premier cours. Ils ne sont que trois enfants: Lucile et une petite fille du même âge, et une petite fille un peu plus âgée (6-7 ans j'imagine). Evidemment, les poneys n'en faisaient qu'à leur tête et les enfants, qui au mieux avaient fait des balades en mains, ne savaient pas du tout comment les faire tourner ou avancer. Un bordel sans nom ! Crise de rire générale (parmi les enfants hein !) quand les poneys se sont mis à se soulager ! Bref, ces premières minutes étaient chaotiques mais tout se passait dans la joie et la bonne humeur. Quand la maman de la petite fille de 6-7 ans a décidé de prendre les choses en mains... "Arrête de rire comme une idiote", "fais-le avancer ton poney"... Toutes les 5 minutes la gamine se recevait une "gentille" réflexion ! Gloups... Franchement, si j'avais été la monitrice, je crois que je lui aurais demandé de se taire... Samedi 21 septembre, deuxième cours. La "grande" petite cavalière a changé de cours (ou a déjà arrêté ?) et d'autres enfants sont arrivés. Nos petits cavaliers étaient au nombre de 6 désormais. Dont deux avaient la chance d'avoir leurs parents qui assistaient au cours. Je vous passerai les réflexions qu'ils se sont pris pendant le cours (de leurs parents pas de la monitrice, imperturbable !) mais c'était lourding ! Mention particulière à ce gentil papa qui à l'issue du cours a dit à sa fille (5 ans maxi) "tu n'étais pas assez attentionnée, faudra faire attention la prochaine fois".
Alors d'accord, toutes ces réflexions partent d'un bon sentiment (enfin j'espère !), ces adorables parents veulent certainement "aider" leurs enfants, mais ils ne pourraient pas leur ficher la paix ?! Ils paient un moniteur, qu'ils lui laissent faire son boulot ! une monitrice d'ailleurs, qui fait très bien son travail je trouve ! Ils veulent quoi, qu'en quelques séances les gamins sachent tout faire ? Autant c'est le rôle des parents (à mon humble avis!) de motiver, soutenir, encourager son enfant, autant ça m'agace tous ces parents donneurs de leçons, parce que EUX ils savent et leur enfant, lui, n'y arrive pas...
Je comprends que ça puisse être frustrant, quand on connaît la discipline de son enfant, de se taire (pour ceux qui l'ignorent encore, je fais de l'équitation depuis que je suis toute petite, soit un paquet d'années), on a envie de glisser un petit "écarte ta rêne droite pour tourner" ou "avance, il va s'arrêter ton poney". Mais finalement, non, je ne dis rien, parce que je me souviens que mon père assistait à mes cours (à ma demande) sans intervenir et que je plaignais les enfants qui avaient leurs parents sur le dos. Parce que mon père venait aux concours, se levait à 6h le dimanche sans rechigner, parce qu'il m'encourageait avant mon passage, me félicitait après mon parcours, mais jamais il ne me disait "pourquoi tu n'as pas fait ci ou çà". Alors, j'observe Lucile, j'apprécie ses progrès d'une séance à l'autre, je lui lance des "super !" quand, en passant à côté de moi, elle me dit "tu as vu comme j'ai bien tourné/trotté etc". Mais je lui fiche la paix ! Si elle me demande comment faire, oui je lui réponds, mais sinon, je lui laisse vivre SON sport, je la laisse progresser à son rythme, et l'avenir nous dira si elle deviendra une championne, ou pas ! Pour moi, c'est tout gagné quand je la vois aller à son activité et en revenir avec un large sourire et des "c'est trop génial !"